Aller au contenu
Accueil » MAÎTRE MOKUSHO ZEISLER

MAÎTRE MOKUSHO ZEISLER

 

 

Etienne Mokusho Zeisler (1946-1990) est né en Hongrie et il avait trois ans lorsque sa famille vint s’installer à Paris. Il fût l’un des plus anciens disciple de Maître Deshimaru. Il l’appelait Sensei, de la même façon que nous appelons Maître Zeisler, Etienne. Il fut son premier traducteur et avait acquis une grande intimité avec lui, laissant son esprit et sa voix suivre naturellement ceux de son maître. Son nom, Mokusho « Illumination Silencieuse », était le miroir de lui-même : peu de mots, une voix chaude, rarement une explosion qui n’en devenait plus que terrible, quelques gestes typiques, une présence intérieure communicative. Le grand frère que chacun peut souhaiter.

Il commenta longuement, entre autres, le Tenzo Kyokun de Maître Dogen, l’enseignement de chacun dans la vie de tous les jours. Dans le zen disait-il, chacun s’adresse à soi-même, comme le vieux tenzo qui fait sécher ses champignons. D’ailleurs, plutôt sauvage, il aimait beaucoup aller en chercher, silhouette au loin dans le parc de la Gendronnière.

Maître Mokusho Zeisler reçut la transmission du dharma en 1984 de Maître Niwa Zenji, supérieur du temple Eihei-ji au Japon.

Sa mort en juin 1990 fit grandir inconsciemment en nous une partie du miroir. Dans ses derniers kusen sur le Sanjushichi Bodaibunpo, il dit : « S’il vous plaît, passez devant. » et il nous laissa la place. Ceux qui l’ont connu ont eu et ont toujours un grand amour, intime, intérieur et une reconnaissance infinie pour lui.

Lors de son dernier interview par une radio, il répondit à la question : « Etienne Zeisler, dites-nous à la fin, expliquez-nous ce qu’est un moine zen ». Etienne répondit alors : un moine zen, eh bien, c’est un moine zen. » Inmo.

Le Dojo Zen de Genève perpétue la mémoire de son école aussi bien dans son esprit, dont il est l’un des ses héritiers, que dans sa pratique journalière avec le zazen, la cérémonie guidée par la récitation du Sutra de la Grande Sagesse, l’offre d’encens, sampaï (trois prosternations), ainsi que le partage de la guen-maï (soupe de riz traditionnelle des moines zen) avec tous les êtres.

 

« Nous devons connaitre le prix et la valeur du dharma au fond de notre esprit, de notre décision, pour notre vie et notre mort. Ainsi le bodhisattva recherchant le dharma ne trouve rien. Il oublie tout et dans cet instant, toute chose est résolue. Toute l’existence devient parfaite, simple, légère. Pour soi-même et pour les autres.

 

Sil vous plaît, passez devant. La vraie compassion peut apparaître, le véritable amour universel. Transformez, changez un tout petit peu votre esprit. Regardez juste à l’intérieur de vous-même. Où est l’enfer, où est le paradis ? Vous qui pratiquez, faites zazen, enseignez, êtes godo, où allez-vous ? Décidez vite, rapidement. C’est l’effort diligent. L’effort pur, limpide. C’est la posture de zazen. »

 

Etienne Mokusho Zeisler, « L’illumination silencieuse », AZI