Pour arriver à nous sous la forme du zen, le bouddhisme a traversé quatre grandes périodes, y compris la période actuelle : le bouddhisme d’Inde, le Chan chinois, le zen japonais et maintenant le zen au sein de notre société occidentale où il n’est plus une religion liée à la naissance mais liée à sa pratique.
En Inde, à partir de l’éveil et de l’enseignement de Bouddha 2500 ans avant notre ère, le bouddhisme vécut sa première révolution avec l’avènement du Mahayana. La personne de Shakyamuni prit avec l’appellation de Bouddha une extension universelle au-delà de sa personne, une essence quasi divine exprimée par ses trois corps : corps d’incarnation, corps d’éveil et corps du dharma. Le bouddhisme mahahyana nous relie donc à ce qui nous dépasse et nous ouvre à l’unité avec tous les êtres dans la compassion et la foi.
A partir de la moitié du premier siècle de notre ère, le bouddhisme parvint en Chine, suivant la route de la soie. Sous l’influence prépondérante de la philosophie taoïste, non seulement il se modifia, mais il devint également une pratique ancrée dans la vie quotidienne et le tissu social.
Le Chan porte une attention aigüe dans l’éveil de l’instant et l’esprit de réalité ; il en est même souvent décapant. La période d’or du Chan fleurit sous la dynastie des Tang entre le 6ème et le 10ème siècle, période qui connut les plus grands maîtres de cette forme chinoise de bouddhisme qui de facto est très éloignée du bouddhisme originel.
Dans notre lignée du zen soto, le Chan provint au Japon à la suite du voyage en Chine de Dogen, un moine japonais. L’enseignement de Nyojo, maître chan, à Dogen, marqua profondément la suite de la pratique zen, non seulement au Japon, mais jusqu’à nos jours en Europe. La pratique de la méditation assise et silencieuse, le zazen, devint le centre du zen et le point d’ancrage de la Voie spirituelle du Zen. Au début du 20ème siècle Kôdô Sawaki fut à l’origine d’une renaissance de la pratique de l’assise silencieuse et révolutionna le paysage du zen en l’enseignant aux laïcs hors des temples traditionnels.
“Abandonnez votre manteau de roi, laissez tomber votre guenille de mendiant”
Mokusho Zeisler